J-14 vers mes 40 ans

Le mal de « mère » 🌊

Aujourd’hui, j’ai envie de parler d’un sujet délicat.
Un sujet qu’on garde souvent pour soi parce qu’il dérange, parce qu’il ne “fit” pas dans les belles histoires de famille parfaites.

On garde ça dans un coin du cœur ❤️ en se disant qu’on est sûrement la seule à se sentir comme ça.

Mais à force d’avancer, de parler avec des femmes 👩 – des amies, des sportives, des mères, des entrepreneures – j’ai réalisé une chose :
nous sommes beaucoup plus nombreuses qu’on pense à porter ce mal invisible.

Alors aujourd’hui, j’ouvre mon cœur 🫶 sur ce sujet :
le mal de mère.

Le mal de mère, ce n’est pas “ne pas avoir été aimée”

Ce mal-là, on ne le voit pas.
Ce n’est pas physique.

Il commence souvent dès l’enfance et laisse des traces ailleurs :

  • dans la confiance,

  • dans l’estime de soi,

  • dans la façon d’aimer,

  • dans la façon de se protéger,

  • dans la manière de se tenir debout.

Le mal de mère, ça ne veut pas dire :

« Je n’ai pas été aimée. »

Ça veut plutôt dire :

« Je n’ai pas été aimée comme j’en aurais eu besoin. »

Parce qu’il y a plusieurs types de mères :

👩 Celles qui sont absentes, avalées par leur propre vie.
👩 Celles qui sont là physiquement, mais jamais vraiment disponibles.
👩 Celles qui comparent, corrigent et blessent sans le voir.
👩 Celles qui demandent qu’on les comprenne… mais ne font jamais vraiment l’inverse.
👩 Celles qu’il faut protéger, même enfant.

Et puis, il y a un autre type de relation, plus tabou encore :

les mères qui se sentent menacées par leurs filles et qui entrent en rivalité avec elles.

Quand ta mère devient une rivale

Ma mère, c’était ce genre-là.

J’étais souvent perçue comme une rivale.
Pas comme sa fille.

Au début, je ne voyais pas clair.
Je ne comprenais jamais vraiment « ce que j’avais fait de mal ».

Mais plus je grandissais, plus c’était évident :

👉 Je devais faire attention à ne pas trop briller. ✨
👉 Je devais faire attention à ne pas trop “gagner”. 🏆
👉 Parce que ça la dérangeait.

Peut-être qu’elle aurait voulu vivre certaines choses que je vivais.
Peut-être qu’elle n’avait pas réussi à accomplir certains rêves qu’elle s’était promis.

C’est une théorie… mais parfois, ça fait du sens.

À la fin de l’adolescence, tout s’est intensifié.
Chaque fois que je m’affirmais…
Chaque fois que je réussissais…

Je me suis mise à croire que ce que je faisais, ce que j’étais… dérangeait.

Alors j’ai essayé une autre stratégie :
être plus douce, plus effacée, plus parfaite.
Puis, plus invisible.

Le moment où ça casse

Et puis un jour, ça a cassé.

Pas dans un grand drame.
Pas dans un cri.

Juste dans un simple :

« Ça suffit. Je m’en vais là où je peux respirer. »

J’ai coupé les ponts pendant quelques années.
Je ne lui parlais plus.

Pas par haine.
Pas par vengeance.

Seulement parce que j’avais eu assez mal.

Elle s’est remariée 💒 en 2007.
Je n’ai pas été invitée.

Plus tard, elle est tombée malade.
On ne se parlait toujours pas.

Un jour, elle m’a donné un livre.

Comme une explication compressée de tout ce qu’elle n’avait jamais réussi à me dire.

Je l’ai lu plusieurs fois.
Je l’ai encore.

Et je n’ai jamais ressenti le besoin de lui en reparler.
Je crois que j’ai compris ce que j’avais à comprendre.

Faire la paix… autrement

Alors, j’ai fait la paix ✌️ autrement.

J’ai essayé de rattraper un peu du temps ⏱️ perdu avec elle.
Pas en refaisant le passé.
Pas en effaçant ce qu’on avait vécu.

Mais en décidant d’être là, simplement.

Pas pour recoller les morceaux 🧩 à tout prix.
Pas pour chercher les excuses, les torts, les “pourquoi”.

Juste être là.
Partager du temps.
Sans forcer quoi que ce soit.

Et c’est dans un de ces moments-là, sans le vouloir, qu’est né ce rêve 💭 fou de courir Badwater.

Une idée lancée comme ça, entre deux conversations simples.

Ce jour-là, je ne le savais pas encore…
mais c’était le début d’une course qui allait me ramener à moi-même.

Une promesse silencieuse.
Une boucle à boucler.

Arrêter de croire que je devais mériter un amour différent.

Devenir mère à son tour

Aujourd’hui, je suis mère.

Et je le dis avec tout ce que j’ai appris :
Être mère, ça ne vient pas avec un manuel. 📕

On fait comme on peut.
Avec ce qu’on a reçu.
Et souvent… avec ce qu’on n’a pas reçu.

Je ne suis pas une mère parfaite.
Je fais des erreurs.
Je m’excuse.
J’apprends.

Mais je veux que mes enfants sachent une chose :

  • qu’ils n’ont rien à prouver pour être aimés 🥰

  • qu’ils n’ont pas à s’effacer pour faire de la place

  • qu’ils peuvent briller, et que ça me fait plaisir

Je veux qu’ils sentent qu’ils ont le droit d’exister pleinement, sans que leur lumière menace qui que ce soit.

Aimer ses parents… autrement

Avec du recul, je peux dire ceci avec douceur :

Je sais que ma mère a fait ce qu’elle a pu… avec ce qu’elle avait.

Même si ce n’était pas ce que j’aurais voulu.
Même si ça a laissé des traces.

Je l’aime quand même. ❤️❤️

Je n’ai plus besoin de tout comprendre pour avancer.

Parce que :

✨ On ne guérit pas en devenant parfaite.
✨ On guérit en arrêtant de se trahir pour être aimée.
✨ On guérit en décidant que ce cycle-là… il s’arrête avec nous.

À toi qui connais ce “mal de mère”

Si toi aussi tu as connu ce mal de mère – un peu, beaucoup ou intensément – sache que :

  • tu n’es pas seule,

  • tu n’es pas brisée,

  • tu n’es pas ingrate,

  • tu es en chemin.

On devient souvent les femmes qu’on aurait voulu rencontrer.

Et peut-être que le plus bel héritage qu’on peut offrir,
c’est d’aimer autrement…
même avec ce qu’on n’a pas reçu.

💛 Merci maman, pour les apprentissages – même ceux qui ont fait mal… 💔

J’ai bouclé la boucle avec Badwater…

Parce que quelque part, c’est aussi toi qui m’as permis de réaliser ce grand rêve.

Et maintenant, je peux le dire :
je cours en paix. 🧡❤️🩷