Le combat secret qu’on ne voit pas… 👩🦰
À 15 jours de mes 40 ans, j’avais envie de parler de quelque chose de plus personnel.
Pas d’entraînement, pas de performance, pas de chiffres.
Je veux parler de ce qu’on ne voit pas.
Parce qu’on cache trop souvent la vérité derrière les apparences.
Parce qu’on félicite des corps affamés sans savoir ce qu’ils vivent vraiment.
Parce que la relation avec la nourriture… c’est souvent l’histoire qu’on ne raconte pas (surtout dans le sport).
Je pense à toutes celles qui courent 🏃♀️ pour se dépasser, qui s’entraînent pour tenir, qui s’oublient pour performer.
Je pense aux femmes dans le sport, à celles à qui on a déjà dit :
« T’as tellement une shape d’athlète. »
ou à l’inverse :
« T’as pas le corps d’une coureuse. »
Sans savoir qu’en dessous de ça, il y a parfois une personne qui se prive pour “fitter” dans le rôle.
Une femme qui a l’impression que, pour être légitime, il faut qu’elle soit plus mince, plus disciplinée, plus “rigoureuse”… même si elle s’efface peu à peu dans le processus.
Quand tout s’effondre et qu’on essaie de contrôler ce qu’on peut
En 2008, quand ma mère 👩 est décédée, j’ai perdu mes repères.
Je ne contrôlais plus rien :
ni mon deuil,
ni l’incompréhension,
ni le vide immense qui s’est installé.
Alors j’ai couru. Beaucoup.
Puis encore plus.
J’ai couru dans ma tête, loin de ce que je ressentais.
Et petit à petit, j’ai commencé à contrôler ce que je pouvais encore contrôler : ce que je mangeais.
Moins je mangeais, plus j’avais l’impression d’être forte. 💪🏻
Comme si affamer mon corps, c’était mieux “jouer le rôle” de l’athlète.
Comme si, plus je disparaissais physiquement, plus je devenais “performante”.
En réalité, j’étais en train de m’éteindre doucement… mais ça, je ne voulais pas le voir.
Le sport : quand la discipline devient une obsession
Le sport peut être un formidable espace de puissance.
Mais il peut aussi devenir un terrain parfait pour camoufler la souffrance.
Tu cours 20, 30, 50 km par semaine…
Alors les gens te disent :
« Wow, tu brûles tellement, tu peux manger ce que tu veux ! »
Ce qu’ils ne voient pas, c’est :
la discipline qui tourne à l’obsession,
les calories qu’on additionne dans sa tête,
les règles 🩸 qui disparaissent…
qu’on nomme gentiment "déséquilibre passager".
Mon corps, lui, a parlé avant moi.
Plus de menstruations pendant des années (comme trop de filles dans le sport, qui normalisent encore ça).
Un médecin 👨⚕️ qui finit par parler des conséquences à long terme.
Un corps qui court, qui “a l’air fit”… mais qui se brise de l’intérieur.
C’est là que j’ai demandé de l’aide.
Je me suis fait peser de dos pendant des mois, parce que je ne voulais pas voir le chiffre sur la balance.
Voir le nombre, c’était affronter la réalité.
Et affronter la réalité, c’était accepter qu’il y avait un problème.
Reprendre du poids… et découvrir que la bataille continue
On croit parfois que la “guérison” se mesure au poids repris.
Comme si, une fois que le corps revient à une zone plus saine, tout était réglé.
Mais même une fois le poids repris, la bataille ne s’arrête pas.
Dans le sport, on t’a appris à gagner, pas à guérir. ❤️🩹
On t’a appris à pousser, à te dépasser, à endurer… pas à t’écouter.
Certains podiums cachent des champs de ruines intérieures.
Tu regardes ton “avant” :
cette version de toi plus mince,
mais malade,
et tu te demandes si tu n’étais pas “meilleure” à ce moment-là…
alors que tu étais moins vivante.
Tu te compares à ton “ancienne toi”.
Celle qui, à chaque kilo repris, remet en question sa valeur dans un monde où les réseaux sociaux valorisent les femmes qui “fit” un certain standard.
Ce qu’on oublie trop souvent : sans carburant, rien n’avance
La vérité, c’est que :
👉 On ne peut pas faire 100 miles avec un corps affamé… ni réaliser de grands défis.
👉 On ne peut pas bâtir une entreprise, fonder une famille ou franchir une ligne d’arrivée quand il n’y a plus de carburant. ⛽️
👉 On ne peut pas inspirer le monde en s’effaçant soi-même.
On parle beaucoup de force physique, de mental de guerrière, de résilience…
Mais trop rarement du prix payé : mentalement, hormonalement, humainement.
Le sport est un outil incroyable.
Mais il peut aussi devenir une prison, si on l’utilise pour se réduire plutôt que pour s’exprimer.
Ce n’est pas de la discipline si tu disparais
Alors aujourd’hui, voilà ce que j’aimerais dire aux femmes qui courent, s’entraînent, visent des défis extrêmes :
⚠️ Ce n’est pas de la discipline si tu disparais.
⚠️ Ce n’est pas de la force si ton corps lâche.
⚠️ Ce n’est pas du dépassement si tu t’abandonnes.
On doit arrêter de :
féliciter les corps “fit” sans connaître le prix,
normaliser la souffrance au nom de la performance,
enseigner aux filles à “être petites” pour entrer dans leur short 🩳 de course,
au lieu de leur apprendre à se nourrir pour finir ce qu’elles commencent.
Ce que nous devons arrêter de dire (et de faire)
⚠️ Arrêtons de commenter le corps des autres.
⚠️ Arrêtons de féliciter une assiette vide.
⚠️ Arrêtons de dire :
« T’es chanceuse, tu peux manger ce que tu veux. »
Parce qu’on ne sait pas ce que ça déclenche.
Parce qu’une “petite remarque” peut valider une grande douleur qu’on ne voit pas.
Ce que nous devrions plutôt enseigner
Éduquons nos athlètes, nos jeunes, nos amies, nos filles :
👉 à manger pour créer,
👉 à s’entraîner pour vivre,
👉 à comprendre que leur force vaut plus que leur tour de taille,
👉 à voir le sport comme un outil d’expression, pas de réduction.
On se tient debout en se respectant.
Et ce respect-là, c’est ce qui te fera aller plus loin que toutes les injonctions, tous les “il faut”, tous les “sois parfaite”.
La vraie victoire 🎖️
La vraie victoire, ce n’est ni un chrono, ni un podium, ni un avant/après à publier.
La vraie victoire, c’est :
d’être bien dans ton corps,
de pouvoir encore porter un rêve 💭 entre tes mains,
de ne pas te perdre en route pour prouver quelque chose au monde… ou à toi-même.
Avec ou sans chrono, sans podium, sans chiffre à afficher, souviens-toi de ceci :
La plus grande chose à gagner dans la vie, c’est toi-même.
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