J-19 vers mes 40 ans

Introduction

On dit souvent que je suis « forte ». Ça me fait sourire, parce qu’en vrai, je me sens souvent comme une toupie : je tourne vite, dans toutes les directions, avec trop de projets à la fois. Je dévie, je penche, je frôle le sol… mais je reste en mouvement. Et c’est peut-être ça, la vraie force : continuer d’avancer.

Le mythe de la force

On confond souvent force et volume. On croit qu’une femme forte prend toute la place, parle fort, impose, contrôle, arrive comme une tempête. En réalité, la force n’est pas une démonstration. Ce n’est pas l’absence de peur, ni la rigidité qui ne plie jamais.

La force n’est pas du bruit, c’est une tenue intérieure.

Ce que j’appelle « force »

  • Continuer quand le réservoir est à moitié vide.

  • Rester douce quand tout en dedans est tempête.

  • Dire non quand ce non signifie « je me choisis ».

  • Tomber puis repartir avant même que ça se voie.

  • Écouter le cœur quand le mental crie le contraire.

Être forte, ce n’est pas être invincible. C’est être vraie, même quand ça fait mal. Vivre sans se cacher. Se relever, un pas à la fois.

La toupie comme métaphore

Une toupie ne tient pas parce qu’elle tourne parfaitement, mais parce qu’elle tourne encore. Ma force n’est pas d’être inflexible ; elle est de plier sans me perdre, de reprendre mon axe, encore et encore.

Comment je l’entretiens (au quotidien)

  1. Choisir mes priorités : moins de projets, plus d’essentiel.

  2. Ritualiser le repos : sommeil, respiration, pauses sans écran.

  3. Dire la vérité (à moi et aux autres) : ce que je peux, ce que je ne peux pas.

  4. Bouger, même un peu : « keep moving » — marcher, courir, respirer.

  5. Me parler avec loyauté : remplacer l’auto-critique par l’encouragement.

Conclusion

Je ne suis pas forte parce que je ne plie pas. Je suis forte parce que, même pliée, je reste moi. La toupie tient, non par perfection, mais par mouvement. Et tant que je tourne à ma manière, je demeure libre — et debout.

Crédit photo : Championnat canadien Backyard 2024 — Dave Dupéré